Critique des Chroniques de l'Après-Monde
Sur le site Cultureremains.com
Depuis que sa famille et ses amis ont été décimés par un virus mortel, la jeune Casca mène une existence solitaire dans la station souterraine qui l’a vue naître. Son quotidien est rythmé par les réparations des machines qui la maintiennent en vie. Mais une fillette ne peut entretenir seule un immense abri prévu pour accueillir des centaines d’habitants. Les unes après les autres, les machines finissent par tomber en panne.
Le jour où le système de survie lâche à son tour, Casca n’a plus le choix : elle doit abandonner la station… Le problème, c’est qu’en surface le monde n’est plus qu’un désert aride depuis que les pluies de bombes nucléaires ont rasé les villes et irradié les sols. Du moins, c’est ce qu’on a toujours raconté à Casca qui va découvrir, à son grand étonnement, que l’Homme est capable de s’adapter, d’évoluer… mais surtout de régresser.
Geoffrey Claustriaux est un auteur belge né en 1985. Passionné de littérature et de cinéma, il voue une grande admiration aux auteurs H.P. Lovecraft et Stephen King. Il est actif depuis plusieurs années dans le domaine des critiques cinématographiques et plus particulièrement dans le cinéma de genre (Horreur, Fantastique, Science-fiction et Fantasy). C’est à la convention Troll & Légendes(l’elfe blond à droite sur photo ci-dessous, c’est lui) que j’ai eu la chance de le rencontrer pour la première fois. Nous nous sommes ensuite aperçus dans les allées du Bifff. Toujours souriant et disponible, il possède une culture fantastique dantesque qu’il n’hésite pas à exploiter pour notre plus grand plaisir dans son premier roman post-apocalyptique.
Les sources d’inspiration de Geoffrey Claustriaux sont multiples mais s’il y en a une à citer pourChroniques de l’Après-Monde, il s’agit bien entendu du jeu Fallout. Tout commence donc dans un abri souterrain avant que le personnage principal, la jeune Casca, parte à la découverte d’un monde dévasté suite à une guerre nucléaire totale.
Si le scénario peut sembler somme toute banal au premier abord pour les fans du genre, force est de constater que les romans se déroulant dans cet univers ne sont pas légion. On sent que l’auteur voulait se faire plaisir en créant son monde dévasté et en nous le partageant. Avec un style fluide et imagé ainsi que de nombreux clins d’œil issus de l’univers fantastique, la mise en place du roman est très efficace et permet de s’attacher assez rapidement à l’héroïne principale.
Et c’est justement pour cette raison que cela fonctionne si bien. La petite Casca est attachante sans être parfaite, on l’aime même si elle peut nous choquer par moments. On se prend au jeu à se demander ce qu’on aurait fait à sa place et à avoir peur qu’il lui arrive malheur dans cet univers hostile. Elle n’est ni vraiment gentille ni vraiment méchante. Elle doit survivre et elle fera tout pour y arriver.
Les divers lieux que Casca va traverser permettent à l’auteur de développer son monde. Chaque ville aura ses spécificités et son mode de fonctionnement propre. On ressent clairement l’adoration de Geoffrey Claustriaux pour le Mythe de Cthulhu dans l’invention des êtres qui peuplent ces contrées semi-arides. Il en résulte qu’à chaque fois que Casca reprend sa route, nous avons hâte de découvrir l’étape suivante et d’essayer de retrouver les sources d’inspiration multiples de ce dernier.
Le genre post-apocalyptique revient sur le devant de la scène avec la sortie de Mad max 4 et bientôt celle de Fallout 4. Ce roman s’inscrit dans cette veine en reprenant de nombreux éléments classiques du post-apo et de la science-fiction agencés de manière originale. On ressent également à de multiples reprises cette envie de dénoncer une société dichotomique entre les leaders opportunistes et les dominés résignés. Alors que certains se sont accaparés les ressources technologiques et ont créé des religions pour dominer, d’autres sont soumis au système et le subissent. Certains tirent leur épingle du jeu en n’étant pas dans ces catégories. Ce sont eux les héros de ce roman qui peut également être une bonne introduction au genre pour les profanes.
La fin du livre, qui laisse présager une suite, n’est pas pour nous déplaire car le monde imaginé laisse la place à beaucoup de nouvelles rencontres et à des retournements de situation. Qu’en est-il vraiment de la mère de Casca? Que va devenir la citadelle? Quelle est l’histoire complète du rôdeur? Autant de questions que l’on se pose lorsque l’on termine ces « Chroniques de l’Après-Monde ».
Ceux qui ont aimé Malevil de Robert Merle, le manga Gunnm de Yukito Kishiro, la série de filmsMad Max ou encore les jeux Fallout, n’hésitez pas une seconde!
Chroniques de l’Après-Monde, Geoffrey Claustriaux, éditions Terre de Brume, 224p., 18€
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